La Courneuve – 13 octobre 2010
Elle dit « Je suis désolée, j’ai plus de voix, j’ai fait la manif hier »
Elle était venue me voir il y a quatre ans dans le cadre des démarches à mettre en oeuvre pour son reclassement professionnel à la suite d’un accident de travail.
Elle est femme de ménage dans un grand hôtel parisien.
Peu à peu, elle retisse ces quatre années qui séparent non rencontres: son reclassement, sa rencontre avec la représentante syndicale qui l’a accompagnées dans la dégociation de l’aménagement de poste.
Elle me dit son engagement dans le syndicat, les luttes qu’elle a mené avec ses collègues, et les avancées obtenues: allègement des postes des seniors, des travailleurs handicapés. Elle dit « vous savez chez nous ça cogne, on lâche jamais l’affaire… on lâche rien ».
Elle me dit avoir pris à ce moment-là la décision de divorcer, et qu’avant, elle ne se rendait même pas compte qu’elle n’était pas heureuse. Elle dit « la fatalité ça existe pas, j’ai découvert ça« .
Et je me dis – profession intermédiaire – que le changement viendra de la base.