La Courneuve- Dugny, décembre 2011
Suzanne, ses poupées et ses tigres en peluche recouverts d’un édredon, parce que « c’est l’heure de la sieste ». Suzanne et ses 55 ans.
Francine – la mère de Suzanne – les pigeons, la culotte souillée, et ses tigres en peluche qu’elle caresse en entrant dans sa chambre. Francine, ses yeux qui rient, et la fierté des communaux. Francine, son alzheimer et ses 85 ans.
Des vies
Monsieur Fifin, ses larmes, et la voix qui s’étrangle sous les fourches codines des mauvais coups du sort. Le cancer de sa femme qui récidive.
Des vies.
Monsieur Pétard, sa quarantaine adulescente, sa jambe en moins, sa force et son courage en plus.
Le frère de Monsieur Pétard – une gueule à la Manu Chao, la folie dans les yeux en plus – qui l’héberge et me demande d’ôter mes chaussures en entrant dans le salon « car le tapis a coûté 600 euros ».
Des vies
Madame Durmaquel, qui a tant cheminé depuis qu’on se connaît…
Des vies
Des vies reçues – comme un cadeau, comme une blessure, comme une colère, comme un leçon, comme un combat – en permanence.